Lorsqu’elle a immigré à Winnipeg en 2004, Joanna Ocampo-Flores s’est vite aperçue que malgré ses antécédents scolaires et huit années d’expérience en éducation préscolaire aux Philippines, elle n’avait pas les qualifications requises pour travailler en garderie ici.
« J’ai fait parvenir mes titres de compétences à différents organismes d’agrément », dit Ocampo-Flores. « Tous m’ont répondu que mes six années d’université [un baccalauréat en psychologie et des cours en vue de l’obtention d’un grade supérieur en éducation] n’étaient pas reconnues ici ».
Ocampo-Flores aurait probablement tout laissé tomber n’eut été qu’on lui a proposé de participer à un projet expérimental de services de garde lancé au Manitoba et visant les éducatrices et éducateurs immigrants. En vertu de ce programme (ECE : Internationally Educated Qualifications Pilot Project), les participants pouvaient obtenir un certificat de niveau II en éducation à la petite enfance fondé sur leurs titres de compétences et l’expérience acquise dans leur pays d’origine, après avoir suivi quatorze semaines de formation en cours d’emploi rémunérées et obtenu une évaluation positive. L’évaluation était effectuée par une collègue et une conseillère travaillant avec les candidates pendant ces quatorze semaines.
Ocampo-Flores a sauté sur l’occasion de faire partie du projet pilote et, maintenant, elle travaille pour le Aleph-Bet Child Life Enrichment Program auprès d’enfants âgés de deux à cinq ans. Son expérience acquise dans deux pays différents illustre les différences qui existent entre le travail en garderie au Canada et celui aux Philippines.
Par exemple, contrairement aux Philippines, ici, les enfants l’appellent par son prénom – « Ils ont le droit d’être entendus ».
Une autre différence : avoir l’occasion de travailler avec des enfants qui ont des besoins particuliers. Aux Philippines, « le gouvernement n’arrive même pas à subvenir aux besoins les plus essentiels de la population ».
La tâche des éducatrices et la façon dont elles sont considérées font aussi partie des différences. Aux Philippines, on n’ajoute pas de tâches ménagères à leurs tâches éducatives et elles ont droit au même respect que les enseignantes. « Nous veillons à offrir aux enfants des activités stimulantes et un milieu de vie propice à leur développement. Cela exige beaucoup de formation, de recherche et de planification ».
Ocampo-Flores aime les récompenses et les défis de sa carrière de prédilection. « Et le plus formidable c’est que je vais travailler tous les jours sans me demander pourquoi je fais ce travail. Même les journées les plus difficiles, il se trouve toujours quelque chose pour te faire sourire. »
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